J 107 – Nuits Saint Georges

Mercredi 6 juillet – Après un week-end prolongé, je reprends mes pérégrinations. A cette période, dans la vigne, on finit d’effeuiller, on rogne si on le désire, on laboure quand c’est possible et on attend la véraison (le moment où les raisins se colorent). Donc pas de travail dans les vignes pour moi actuellement, je vais déguster au gré de mes envies!

Je me rends d’abord au domaine Remoriquet. Gilles Remoriquet arrive peu de temps après moi et prend le relais de son assistante pour me faire déguster les vins. A chaque vin, il me montre le terroir correspondant sur une carte et m’explique la géologie. J’aime beaucoup la Bourgogne pour ça, c’est un vignoble à la fois simple et compliqué à expliquer! Surtout compliqué en fait! Gilles Remoriquet produit deux vins blancs et neuf vins rouges. Il connaît les subtilités de chacun de ses terroirs et les vins se comportent tous différemment. Ce qu’il recherche à la vigne, c’est la maturité phénolique parfaite et par conséquence la finesse et l’équilibre dans ses vins. C’est le cas!

Gilles Remoriquet est en agriculture raisonnée, bien que certaines de ses méthodes se rapprochent plus de l’agriculture biologique. Selon lui, la charte française est trop restrictive (en opposition à la charte allemande qui autorise certains produits que Gilles utilise actuellement). C’est l’avis de beaucoup de vignerons qui préfèrent ne pas s’embarrasser du label pour avoir une marge de manoeuvre plus grande « au cas où »…

Après cette visite, j’en profite pour aller au domaine Chantal Lescure, goûter le nouveau millésime. Deux 2008 sont en dégustation, le Nuits Saint Georges « Les Damodes » et le Pommard « Les Vaumuriens ». C’est toujours aussi bon bien que 2008 soit un millésime un peu plus serré en Bourgogne. La spéculation sur 2009 est telle que le domaine a décidé de les mettre à la vente qu’à partir de septembre. Le millésime 2009 a été érigé en « super-millésime » par les médias et la clientèle suit. Je pense qu’il faut se méfier de ce qu’on appelle « l’effet millésime » (très présent et relayé dans le Bordelais et en Bourgogne). Il ne faut pas acheter un vin pour le millésime, pas plus que pour l’étiquette, ou parce qu’il est labellisé ci ou ça, il faut acheter un vin parce qu’il est bon!

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