Les Miscellanées de So

Vendredi 1er avril – Sur les conseils d’une connaissance, je suis rendue au domaine Leduc-Frouin qui produit des vins d’Anjou et des Coteaux du Layon. Très beau lieu avec des caves troglodytes et la pierre de l’Anjou qui affleure, le falun.

Antoine Leduc connaît sa partie et en parle très bien. Il m’a reexpliqué la filtration, m’a parlé de la multitude de terroirs qui existe à Martigné-Briand, m’a montré ses vignes et les différents modes de taille. Ca en fait des choses à savoir!

Il m’a fait dégusté ses vins que je connaissais pas. Beaucoup de finesse et de fraîcheur dans ses blancs, ses rosés et ses Layon. Un peu moins fan de ses rouges. Ca ne se discute pas! (Les Anjou rouge, ce n’est pas ma passion, quel que soit le domaine…)

Encore une très bonne journée, décidément ce voyage se profile bien!

Jeudi 31 mars – Le métier de vigneron, c’est loin d’être simple! Il faut savoir tout faire! Etre un couteau suisse humain! Ils s’occupent de leur vigne au quotidien, ils vendangent, ils vinifient, jusque là rien d’anormal. Ils mettent en bouteille, ils étiquettent, ils préparent les commandes, ils commercialisent, ils exposent leurs vins dans des salons, ils démarchent les caves/restaurants/importateurs, ils reçoivent les clients au caveau,… Et encore, ça, c’est juste « la base »!

Tout ça pour dire qu’avec Guillaume Reynouard aujourd’hui, on s’est surtout occupé de remplir les papiers pour les douanes! Les DAE… Un grand moment! Digne de la scène pour obtenir le laissez-passez A-38 dans la maison des fous des Douze travaux d’Astérix! Il y avait trois palettes qui devaient partir pour les Etats-Unis en fin d’après-midi et il fallait remplir ces fameux documents sur le site internet des douanes. Un vrai casse-tête! On occulte vite toute la partie administrative quand on pense au métier de vigneron, mais elle est bien réelle et surtout non négligeable!

Je vous rassure, on a pas fait que ça! Guillaume a eu le temps de me montrer les vignes du Puy Notre Dame et de me parler de la géologie des lieux. Il possède également une cave souterraine sensationnelle (une ancienne champignonnière, avec de nombreuses galeries) qui fait environ 10 kilomètres de long .

On a également filtré sa cuvée « Chapitre 9  » à l’aide d’une machine que voici.

C’est la première fois que je voyais ça et ça m’a bluffé! (C’est bête… Je n’imaginais pas ça comme ça.) J’ai mis du temps à comprendre comment ça fonctionnait! En très bref, on filtre avec de la terre qui retient les impuretés du vin. Il ressort de la machine, limpide et brillant, et sera stocké dans une cuve propre avant la mise en bouteille. Je pourrais mieux vous expliquer ça mais ce serait un peu long!

Dîner sur Saumur au « Bistrot de la Place » sur les conseils de Guillaume. Un vrai bistrot, bon, recherché et pas cher! C’était très bien! Belle carte des vins!

Mercredi 30 mars – Me voici à Thoré-la-Rochette sur l’aire d’appellation des Coteaux du Vendômois, chez Sylvie et Dominique Norguet. Nous sommes allés tailler les quelques rangs de grolleau et de pineau d’aunis qui y avaient échappé.

Dominique m’a appris à tailler en guyot simple. Dans l’idéal, il faut garder une baguette et deux coursons (baguettes taillées à deux yeux, qui donneront le raisin de l’année prochaine), mais la vigne ne fait pas toujours ce qu’on veut! Plein de cas pratiques s’offraient donc à moi pour m’exercer! Dominique a été très pédagogue et m’a aidée à piger le truc!

On a également marcotté pour remplacer les manquants. C’est-à-dire qu’on a enterré une baguette particulièrement longue et proche du sol, pour qu’elle s’enracine et donne naissance à un nouveau cep.

Quelques photos des grolleau avant taille. Ils ont des formes très bizarres!

Nous avons travaillé sous la pluie toute la fin d’après-midi. Mais j’étais tellement concentrée sur la taille que je n’ai pas vu le temps passer!

Direction Tours pour la nuit. J’ai dîné sur le pouce dans un bar à vin « L’entonnoir ». Terrine à la truite et au chèvre avec un verre de Fiefs Vendéens blanc et une terrine de magret fumé avec un verre de Saumur-Champigny. Un régal!

Tours est une très jolie ville pour ce que j’en ai vu. Je pense que j’y retournerais pour un week-end, un de ces jours…! Pour le moment, continuons!

Mardi 29 mars – Levée tôt le matin pour continuer à plier les baguettes d’une autre parcelle. Rendez-vous à 8h avec les membres de l’équipe du domaine. C’est agréable de discuter avec eux de tout et n’importe quoi pendant qu’on bosse. On découvre les vignes sous la brume avec la rosée qui perle sur les fils de palissage… C’est beau!

Je passe l’après-midi avec Jean-Philippe, le maître de chai. On étiquette des vins pour une commande, on goûte quelques cuves et plusieurs fûts. Puis on va « ouiller » les barriques de blancs et de rouges, les deux cuvées « Renardières » 2010. Le « ouillage » consiste tout simplement à remplir les tonneaux au maximum pour que le vin ne s’oxyde pas (à cause de l’oxygène, logique!). Mais d’où vient le vin qui sert à ouiller? Grande question qui restait pour moi un mystère jusqu’à présent! Et ben, on prélève quelques litres sur les premières cuvées du domaine qui sont en cuve à chapeau amovible…

La plupart des barriques sont encore en fermentation et pétillent. J’adore le bruit!

Deux jours, c’est à la fois long et court! L’idée de rester une semaine complète chez un même vigneron commence à faire son chemin. A voir dans quelles mesures c’est réalisable et surtout où…

Lundi 28 mars – Début de semaine au domaine Philippe Gilbert à Menetou-Salon. Le ciel est couvert, la pluie est tombée toute la nuit. Je peux enfin sortir mes belles bottes vert pomme pour aller crapahuter dans les vignes! Philippe m’accompagne à « Champaloin ». Ici aussi, on plie les baguettes mais avec un ustensile bien particulier, une sorte de crochet qu’il faut tirer vers soi pour entourer le fil autour de la baguette. Dur dur de prendre le coup de main, mais en milieu d’aprem’ je suis à peu près rodée!

Demain, on rempile!