J 51 – Cosprons bis

Mercredi 11 mai – Rebelote ce matin! Même combat! Le soleil est toujours brûlant!

Après la journée de travail et une bonne douche, je me rends au domaine Madeloc pour goûter les vins. Elise m’explique plein de choses et surtout les particularités du domaine. La famille Gaillard a acheté ses vignes sur Banyuls en 2003, 28ha sur différents terroirs, toujours des schistes. Il existe trois types de terroirs réellement distincts à Banyuls, les vignes en bord de mer, celles sur les hauteurs montagneuses et celles sur « le plat » (dans les combes).

Historiquement, on s’occupait des vignes avec des mulets (notamment pour ramener le raisin au chai lors des vendanges) et tout est manuel à cause de la configuration en terrasses. Les vignes ne sont normalement pas attachées. Au domaine Madeloc, c’est l’inverse! Ils testent d’autres méthodes. La plupart des vignes sont attachées sur échalas (comme dans le Rhône, où, le père, Pierre Gaillard a un domaine en Côte Rotie) pour protéger les raisins du vent, des pistes ont été aménagées dans les vignes les plus récentes pour pouvoir traiter la vigne au tracteur. Pour le moment, ces nouvelles méthodes sont loin de faire l’unanimité parmi les vignerons de l’appellation, mais la famille Gaillard y trouve son intérêt. Certains adoptent tout de même l’échalas…

Je passe la soirée chez Elise et Florian, avec des gens du domaine. On goûte plein de vins et on mange bien! C’est agréable de faire partie d’une grande tablée!

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J 50 – Cosprons

Mardi 10 mai – Aïe! Le soleil n’est pas encore levé qu’on est déjà dans les vignes avec « l’équipe des filles » de Madeloc ; « l’équipe des garçons » s’occupe d’arroser les jeunes plants et de désherber. Nous sommes à Cosprons sur les hauteurs de Banyuls. Les vignes sont en terrasses retenues par des murettes. Je peux enfin les voir de plus près!

J’apprends plein de nouveaux mots puisqu’ici on est en pays catalan! L’agouille, le llaca, le casot, descabzer… L’ambiance est bonne entre les filles, même au petit matin. Elles chantent, elles écoutent de la musique, elles discutent, tout en avançant le boulot. Elles attachent sur échalas avec des joncs de mer depuis trois semaines. Ca fait plaisir à voir une bonne ambiance comme ça!

Le soleil commence à nous brûler à partir de 9h30, on déjeune à l’ombre des oliviers vers 12h, et la journée se termine à 14h.

A mon retour, on me montre les fameuses bonbonnes de verre qui permettent de produire les Banyuls oxydatifs. C’est le même principe d’élevage qu’un vin jaune, c’est à dire que les bonbonnes ne sont pas ouillées et qu’un voile de levures se forme sur le vin pour le protéger. Mais l’oxydation se produit tout de même. C’est ce qui amène le petit goût de noix si caractéristique des vins oxydatifs. Le Banyuls peut être blanc ou rouge. Les vins secs (blanc et rouge) ont l’appellation Collioure.

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J 49 – Collioure, Banyuls

Lundi 9 mai – Je retente Collioure puisque j’ai le temps d’aller me balader aujourd’hui.

Eglise Notre Dame des Anges.

C’est beaucoup plus joli que Banyuls, mais ça fait toujours très station touristique. C’est agréable de se promener dans les rues de la vieille ville au gré de son envie. Je déjeune en terrasse avec vue sur la mer (dans un truc à touristes, justement!).

Le château royal.

En début d’après-midi, je profite de la piscine du camping où je suis à Argelès, puis je retourne sur Banyuls pour rencontrer Florian, un copain d’un copain, qui travaille dans un domaine. Sa petite amie, Elise Gaillard, est en charge du domaine Madeloc, là où j’irais demain. Début de la journée 6h30, pour travailler à la fraîche!

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J 48 – Banyuls, Argelès

Dimanche 8 mai – Etant dans le Roussillon pour la première fois, je veux profiter de mon dimanche pour visiter Collioure. Sauf que c’est jour de marché donc impossible de se garer! Je me rabats sur Banyuls. Entre les deux villes, on passe par le viaduc de Douy. Sur les montagnes tout autour, il y a des vignes, c’est magnifique! Différent de Jurançon, mais tout aussi impressionnant.

Banyuls est une ville balnéaire sympathique avec un petit port et une langue de plage. C’est joli. Je parfais le bronzage agricole en portant un t-shirt! Quelle bonne idée!

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J 47 – Lourdes, Perpignan

Samedi 7 mai – Lourdes n’est qu’à une petite heure de Pau. J’y vais juste pour la curiosité. Et c’est sur le chemin pour Perpignan, alors pourquoi s’en priver!

J’y retournerais sûrement jamais (sauf si je trouve la foi un jour, mais ça m’étonnerait)! Tout fait peur là-bas! C’est sinistre! il faut dire que je n’ai pas de chance avec le temps, il pleut! Mais même sans ça. L’accès à la basilique de l’Immaculée Conception et à la grotte ressemble à l’entrée d’un parc d’attraction (« gratuit! »)… Tout le monde s’y presse pour se confesser, mettre un cierge à côté de la grotte ou se baigner dans les piscines d’eau de Lourdes,…

Le pire, c’est les commerces autour de ce lieu de culte. C’est atterrant. Je vous laisse apprécier les noms des magasins. Celui qui n’est pas sur les photos mais que je préfère : « Le palais du rosaire »!

Les petites routes jusqu’à Perpignan, c’est l’horreur! On traverse les Pyrénées dans la longueur, on passe des cols, des lacets et compagnie! Je suis bien contente d’arriver dans mon petit hôtel avec télé et surtout électricité!

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J 46 – Gan, Laroin

Vendredi 6 mai – Journée off hier. Aujourd’hui, je rencontre deux femmes vigneronnes de l’appellation Jurançon.

Ce matin, je vais chez Marion Latrille du château Jolys et du château de Jurque. Les vignes du château Jolys ont été plantées par son père à son arrivée dans les années 60, puis elle a planté celles du château de Jurque en 2000. Les deux domaines sont bien distincts même si les raisins sont vinifiés dans le même chai. Cela permet à Marion Latrille de gérer deux vignes qui réagissent différemment l’une de l’autre, c’est passionnant.

Je me rends compte que dans le Jurançon, même pour les secs, on fait une sélection plus que parcellaire. On prend un peu de gros manseng ici, un peu de petit manseng par là, un peu de courbu pour finir ; et on assemble. Normalement, quand on vendange, on vendange toute une parcelle en même temps. Là non.

Les vignes du château Jolys avec les Pyrénées en arrière-plan.

Je passe l’après-midi avec Yvonne Hégoburu, 84 ans. Elle est connue et reconnue dans le monde du vin car son histoire est singulière. Elle plante sa vigne à la mort de son mari, quand d’autres prennent leur retraite! Quand on la voit prendre le temps d’ôter les entre-coeurs et les herbes enracinées au pied des ceps, on comprend que ça la passionne toujours. Elle me répète qu’elle préfèrerait être dans sa vigne plutôt qu’à son bureau, mais à 84 ans… On discute un peu de la vigne, mais surtout de tout et de rien, de la famille, des relations amoureuses, de l’ambition, des projets futurs,… etc.

En fin de journée, le régisseur prend le temps de me faire déguster les vins et de m’expliquer chaque cuvée. Chaque millésime a sa particularité, c’est très intéressant. Les vins sont bien équilibrés. J’aime beaucoup la cuvée spéciale qui va sortir courant 2011. C’est un Jurançon demi-sec (ça sort de l’ordinaire, bien que historiquement le Jurançon demi-sec a existé, ce que je ne savais pas!). Les moelleux sont splendides!

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Petite tradition

Depuis que mon voyage a débuté, après une ou deux journées de travail, les vignerons insistent pour me donner quelques bouteilles pour me remercier. Au début, je refusais, à cause de la place dans la voiture… Puis, j’ai fini par accepter. Maintenant, à chaque fois qu’un vigneron me donne quelques bouteilles de sa production, je lui offre une bouteille d’un collègue que j’ai dans le coffre! C’est ma petite tradition que j’essaie de respecter le plus possible, quand j’ai du stock bien évidemment!

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J 44 – Jurançon

Mercredi 4 mai – Je me rends chez Jean-Marc Grussaute du domaine Camin Larredya. C’est Laurent Cazottes (notamment) qui m’a conseillée d’aller chez lui. Le domaine Camin Larredya fait partie de la plateforme « a bisto de nas » qui réunit plusieurs vignerons du Sud-Ouest.

La végétation a trois semaines d’avance, il faut donc finir d’épamprer et palisser (attacher les feuilles aux fils). Quand le palissage de toutes les vignes du domaine sera terminé, il faudra recommencé!

Un bel exemple de vigne en terrasses. Je trouve ça superbe! Je n’arrive pas à me lasser de regarder ces vignes. Un rang peut faire plus d’un kilomètre! Des vignes comme ça, c’est du boulot! Elles sont en bio depuis le millésime 2010.

 

A Jurançon, les cépages les plus connus sont le petit manseng et le gros manseng. C’est le petit manseng qui sert en grande majorité pour les moelleux et les liquoreux. Il y a également un petit peu de courbu qui est souvent intégré dans les secs.

En fin d’après-midi, je déguste les vins du domaine avec Jean-Marc Grussaute. Il fait des vins secs tendus et puissants. De gastronomie, c’est certain. Ses moelleux sont très agréables et frais. C’est dur de recracher!

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J 42, J 43 – Pau, Lescar

Lundi 2 et mardi 3 mai – Je prends la route ce matin pour arriver dans le Jurançon en milieu d’après-midi. Je me décide pour le camping bien que des orages soient prévus. J’ai été servie question orages! Ca m’a permis de tester l’étanchéité de la tente. Tout va bien de ce côté-là!

Je vérifie l’étanchéité depuis la voiture évidemment!

Ne pas oublier pourquoi on est là et on galère dans sa bagnole! Enfin galérer, tout est relatif. J’ai ouvert une bouteille de vin rouge et un pâté de chevreuil (de Varen) et je déguste ça tranquillement sur la banquette arrière… Ca pourrait être pire!

Le lendemain, re-belote! Et on continue la bouteille de rouge!

Je profite de l’après-midi moins pluvieux pour faire un tour dans Pau. C’est une ville pas franchement jolie (pour ce que j’en ai vu) et impossible au niveau de la circulation. Je cherche les vignes aux alentours mais elles sont cachées! Il faut monter sur les hauteurs dans les villages de Jurançon, Gan, Laroin,…etc. Elles sont à flanc de coteaux ou en terrasses, sur des vallons. C’est magnifique! A voir dans le prochain article (Suspens! En espérant que vous lisez dans l’ordre!).

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J 38, J 39 – Cahuzac sur Vère, Castelnau de Montmirail

Jeudi 28 et vendredi 29 avril – C’est le temps des commandes chez les Plageoles! On capsule, on étiquète, on met en cartons, on prépare les commandes, on livre, on expédie! Le Mauzac noir 2010 est quasiment épuisé et le Braucol 2010 ne va pas tarder à se faire rare!

Je suis au domaine des Très Cantous, chez la famille Plageoles. Mauzac vert, mauzac roux, mauzac gris, mauzac rose, ondenc, braucol (ou fer servadou), muscadelle, loin de l’oeil, duras, prunelart, verdanel. Ici, le cépage est roi. Robert Plageoles, le grand-père, a beaucoup travaillé pour réhabiliter plusieurs cépages oubliés du gaillacois. Après des recherches ampélographiques (étude des cépages), la famille Plageoles a décidé de replanter des cépages autochtones datants d’avant le phylloxéra. Le mauzac noir en fait partie. (Il est pour le moment classé en vin de table.)

Chaque cépage a son vin. C’est une démarche critiquée (axée « Nouveau monde » pour certains) mais qui me parle. Le cépage dans sa plus pure expression. Cela permet d’appréhender la diversité des cépages gaillacois. D’influence bordelaise, le Sud-Ouest, qu’on se le dise, a « ses » cépages! Loin du merlot et du cabernet sauvignon! A la dégustation, chaque cépage affirme sa typicité. C’est passionnant!

Florent, le petit-fils, 28 ans, me montre les installations et me parle du domaine. Plus de 20ha de vignes sont en production. Plusieurs parcelles ont été rachetées récemment pour agrandir le domaine.

Divisé en deux, le domaine des Très Cantous à Cahuzac sur Vère abrite majoritairement des cépages blancs classés « Premières cotes » (particularité de l’appellation Gaillac) ; à 4 kilomètres, le domain Roucou-Cantemerle des cépages rouges. Les vins sont en Agriculture Biologique. Le travail se fait à la vigne. A la vinification, l’intervention du vigneron est minime.

Je passe deux jours très agréables à cotoyer la famille Plageoles. Des gens simples et généreux! J’ai hâte de voir ce que le domaine deviendra d’ici quinze ans, sous l’égide de Florent. Je prends les paris que les Plageoles feront toujours partie des grands vignerons de Gaillac! A vérifier…!

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